La pluie d’été au théâtre de Belleville, une brillante adaptation de Marguerite Duras

Marguerite Duras n’a jamais été morte. Ses mots et ses pensées continuent à virevolter partout, la preuve. Sylvain Gaudu a eu la merveilleuse idée d’adapter sur les planches de l’intimiste Théâtre de Belleville, son ouvrage « La pluie d’été ». Un roman parlé à mettre devant tous les autoproclamés bien-pensants adeptes de la pensée unique. 

Une autre lecture de la vie est possible. À travers l’adaptation du texte de « La Pluie d’été » de Marguerite Duras, Sylvain Gaudu et la compagnie Pavillon 33 invitent les spectateurs ouverts d’esprit à bousculer leurs idées, aiguiser leur esprit critique. Une tranche/leçon de vie(s) à partager au théâtre de Belleville du 7 au 30 novembre 2021. 

« Je ne retournerai pas à l’école parce qu’à l’école on m’apprend des choses que je ne sais pas » lâche Ernesto. Les connaisseurs entendent la voix de l’auteure, les autres découvrent et titillent leur matière grise. « La pluie d’été » est une adaptation brillante d’un roman mémorable. Elle parle de sujets complexes et/ou peu abordés tels que la nécessité de l’apprentissage commun, les disparités sociales, la définition de l’intelligence…

On ne ressort pas de ce spectacle tout à fait comme on y est entré : « […] je suis convaincu qu’on reçoit mieux un message quand il ne nous est pas adressé frontalement et qu’on le comprend par nous-même ; que le message s’ancre plus profondément ainsi, quand il infuse, que lorsqu’il frappe. Personnellement, je ne sais pas être violent pour exprimer quelque chose. D’autant que ce que nous recherchons avant tout, c’est le fait de poser des questions ; tout le spectacle est une invitation à réfléchir » admet le metteur en scène. 

D’ailleurs, grâce à une mise en scène immersive et des jeux d’acteurs époustouflants, le public s’introduit dans la cuisine de la famille, s’assoit presque avec eux autour d’une évocatrice table en Formica pour déconstruire les idées reçues. Et plus encore selon sa propre mentalité.

Une pièce qui en vaut (vraiment) la peine. 

Résumé de La Pluie d’Été au Théâtre de Belleville 

Ernesto a entre douze et vingt ans quand il découvre un vieux livre brûlé. Il donne instinctivement un sens aux mots jusqu’à ce que les phrases veuillent dire quelque chose. Ernesto vient d’apprendre à lire seul. Il décide de quitter l’école car “on y apprend des choses qu’on ne sait pas”. Le public est invité à pénétrer dans la cuisine de la casa, où se mélangent les vieilles chansons de la mère, l’odeur d’un bœuf bourguignon qui mijote, les cris des brothers & sisters et les questionnements existentiels d’Ernesto et Jeanne.

La pluie d’été 
Mise en scène et scénographie Sylvain Gaudu
Avec Morgane Helie, Pierre Ophèle-Bonicel, Simon Copin, Sylvain Gaudu, Antoine Gautier et Anne-Céline Pellarini
Du 7 au 30 novembre 2021
Théâtre de Belleville
16, Passage Piver – Paris 11e
Lundi 19 h 15, mardi 19 h 15, dimanche 17 h

Réservations