Profession : affichiste de cinéma. Ça en jette sur les cartes de visite. Plus qu’un illustrateur de cinéma, Yves Thos est le dernier affichiste classique, mais aussi peintre créatif et travailleur acharné. La Fondation Jérome Seydoux-Pathé lui rend hommage à travers l’exposition « Yves Thos, affichiste de cinéma », à arpenter du 19 mai au 17 juillet 2021.
Ces œuvres vous disent forcément quelque chose. « La Dolce Vita » (1960), « La Bande à Papa » (1956), « La Guerre des Abîmes » (1980)… Si les réalisateurs et autres têtes d’affiches sont sur toutes les lèvres, les affichistes moins. À travers l’exposition dédiée à Yves Thos, la Fondation Jérome Seydoux-Pathé met en exergue ce métier de l’ombre, pourtant au cœur du processus publicitaire cinématographique. L’occasion de (re)découvrir un métier artisanal comme il en existe de moins en moins dans un écrin de calme et verdure dédié au patrimoine du cinéma.
Intimiste et minutieuse, cette nouvelle exposition du printemps/été 2021 à Paris présente principalement des œuvres personnelles de l’artiste. Sur les 250 à 300 affiches créées, une sélection de 25, issues des collections Pathé, sont suspendues entre le rez-de-chaussée et le sous-sol de la maison. Le visiteur a ainsi tout le loisir de scruter dans les moindres détails le travail artisanal de ce « peintre du mouvement ».
Ses affiches grandeur nature nous plongent au cœur de l’action, du mouvement, de la scène. On observe également un attachement particulier autour de la main et des visages des vedettes de cinéma sur les œuvres de l’artiste originaire de Clichy. Imaginez-vous aujourd’hui des toiles exposées par tous les temps sur les façades des plus illustres cinémas parisiens ? Et pourtant, c’était monnaie courante jusqu’aux 80’s et l’utilisation massive de la photographie.
« À plusieurs reprises, c’est moi qui ai dessiné les toiles du Rex et du Marignan. C’étaient de sacrés morceaux ! D’ailleurs, je me souviens davantage de l’endroit où elles étaient disposées, en plein Paris, que de ce qu’elles représentaient. Vous imaginez l’impression que pouvait faire sur un garçon de dix-neuf ans le fait de voir ainsi son travail exposé en énorme sur la plus belle avenue du monde ? » se souvient Yves Thos dans l’ouvrage qui lui est consacré « Histoire d’une passion : Yves Thos, affichiste de cinéma » de Guillaume Boulangé et Christian Rolot.
D’ailleurs, le livre est idéal pour compléter cette exposition autour du « parent le plus pauvre de toute l’histoire du septième art », et plus particulièrement de l’affichiste et l’Homme Yves Thos. Conçu comme une conversation entre l’affichiste (et sa femme Béatrice Thos) et les deux auteurs, il offre une plongée unique au cœur de l’âge d’or du cinéma à Paris et plus encore. (17 euros à la Fondation contre 25 euros en boutiques officielles)
Yves Thos à la Jérome Seydoux-Pathé, une exposition intime qui (re)donne ses lettres de noblesse à un métier plus que centenaire – la première affiche datant de 1902 !
Pour vous remettre de ces émotions visuelles, n’hésitez pas à faire une pause dans le cocon arboré du nouvel espace de la Fondation Jérome Seydoux-Pathé, Le Studio, café caché.
Que faire à la Fondation ?
Avis aux incollables ! La Fondation accueille les commissaires Guillaume Boulangé et Christian Rolot mardi 22 juin à 17 h pour une visite commentée suivie d’une discussion. Bavard ? Pour assister à cette visite, rien de plus simple : inscription à l’adresse accueil@fondationpathe.com, accessible avec un billet du jour pour l’exposition ou pour une séance.
Puisqu’on en parle, la soirée se prolonge avec la projection de « Marie-Octobre » de Julien Duvivier (1959), film restauré par Pathé. Un redoutable huis-clos au casting impressionnant : Danielle Darrieux, Lino Ventura, Bernard Blier, Paul Meurisse, Serge Reggiani. On y sera !
Yves Thos, affichiste de cinéma
Du 19 mai au 17 juillet 2021
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73, avenue des Gobelins – Paris 13e
Billet couplé 1 séance de cinéma + accès aux espaces d’exposition
Tarif plein : 7 euros / tarif réduit : 5,50 euros
Tarif exposition : 3 euros