Ce n’est pas une maison comme les autres. Plutôt un joyau architectural presque insoupçonnable. La Maison La Roche de Le Corbusier se dévoile au fond d’une allée arborée du 16e arrondissement de Paris. Avant d’atteindre son point culminant, un superbe toit-jardin, laissons promener gambettes et mirettes dans l’unique maison habitable classée à Paris. Rien que ça !
2 étages, une quinzaine de pièces, 3 balcons, un hall vertigineux… La Maison La Roche de Le Corbusier est la première à être bâtie à partir des fameux cinq points de son « Architecture Nouvelle » : construction sur pilotis, toit-jardin, plan libre, la fenêtre en longueur et la façade libre. Les visiteurs initiés découvrent un bloc en béton armé unique en son genre. Promenade architecturale et guidée avec Paula et son trousseau de clés magiques, dans l’œuvre de « Corbu ».
Ceci n’est pas (seulement) une maison
Construite entre 1923 et 1925 par Le Corbusier et Pierre Jeanneret, son cousin associé, pour Raoul La Roche, banquier et collectionneur d’art Suisse, la maison / galerie est scindée en deux parties distinctes.
Visuels d’époque de la maison La Roche ©Fondation Le Corbusier / Fred Boissonnas/ADAGP 
Visuels d’époque de la maison La Roche ©Fondation Le Corbusier / Fred Boissonnas/ADAGP 
Visuels d’époque de la maison La Roche ©Fondation Le Corbusier / Fred Boissonnas/ADAGP 
Visuels d’époque de la maison La Roche ©Fondation Le Corbusier / Fred Boissonnas/ADAGP
La partie habitable fait face à la partie galerie. Ces deux espaces sont réunis autour d’un hall central majestueux, pièce névralgique de l’œuvre architecturale. On imagine aisément La Roche et ses invités s’adonner à une partie de cache-cache arty, un verre à la main. Pourvu que les mondanités redeviennent vite comme ça !
Les visiteurs se perdent et se cherchent derrière chaque pièce colorée, chaque porte que renferment la Villa. Toujours sous l’œil omniprésent de l’architecte : sculptures trônant sur le mobilier, peintures « puristes » aux murs, bibliothèque et meubles encastrés, rampe intérieure remplaçant l’escalier. . . Rien n’est le fruit du hasard et tout est merveilleux.
« Initiés en 2008 et achevés en 2015, les travaux de restaurations ont permis d’actualiser les pratiques pour la conservation des œuvres de Le Corbusier et de systématiser des approches associant études historiques et techniques, recherche dans les archives, sondages et autres analyses de matériaux, mise en place d’un comité scientifique »
Précise La Fondation Le Corbusier
« La restauration […] a permis de mettre en évidence le rôle de la polychromie architecturale et de souligner l’importance de la couleur dans la conception et la perception des espaces ». Lavabo d’époque, monte-plats à poulie et cordes, poignets de porte vintage… On aimerait photographier chaque détail, chaque courbe et angles travaillés pour chiper ne serait-ce qu’un peu du génie de l’artiste.
Sous le ciel de Paris, le toit-jardin
Direction le clou du spectacle : le fabuleux toit-jardin surplombant les coins les plus secrets de l’Ouest de Paris. Le béton s’acoquine avec les maisons d’artistes typiquement Haussmanniennes du voisinage. Il tutoie les villas d’époque, leur jardin individuel et autres verrières magnifiques. Là, debout sur le rooftop d’un certain Corbusier, Paris semble loin.
On comprend aisément pourquoi La Roche a fait appel au plus Français des architectes Suisse pour construire sa maison / galerie. On aurait fait pareil !
NB : La Maison se privatise pour les conférences de presse et autres jolis évènements, à condition d’être en petit comité. . .
Maison La Roche de Le Corbusier
8-10, Square du Dr Blanche – Paris 16
Visites jeudi et vendredi de 13h30 à 18h
Samedi de 10h à 18h
10 euros plein tarif / 5 euros tarif réduit
Crédit photo : © Théau Heyer pour Coolmag Paris
Photo de couverture : © Fondation Le Corbusier / OMG/ADAGP