Les Parisiens et autres citadins savent à quel point l’ombre d’un arbre est indispensable pour ne pas suffoquer en période de canicule. Le reste de l’année, nos amis branchés sont une véritable source de bien-être, surtout en ces temps un poil déprimants. Pourtant, si l’on en croit la page Facebook participative « Ces arbres que l’on abat à Paris », la Mairie de Paris « a la tronçonneuse facile et [. . .] abat les arbres pour un oui ou pour un non ». Vraiment ?
La glycine centenaire de Montmartre, abattue sans préavis le 16 mars 2021, pourrait bien être l’arbre qui cachait la forêt d’arbres décimés par la Ville de Paris. C’est en tout cas grâce (ou à cause) de ce triste évènement que nous avons découvert la page Facebook : « Ces arbres que l’on abat à Paris », créée en octobre 2020 par trois associations de défense.
Décidément… Un problème avec les glycines à la mairie de Paris? Square Louis-Majorelle, dans le 11ᵉ.
Publiée par Ces arbres que l’on abat à Paris sur Vendredi 19 mars 2021
Initiée par les associations SOS Paris, France Nature Environnement Paris (FNE Paris) et le Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA), cette rubrique nécrologique végétale et collaborative recense les « massacres » à la tronçonneuse dans la capitale. Des abattages « parfois à raison, souvent pour des raisons fumeuses, voire inadmissibles » croit savoir la page suivie par plus de 1 000 utilisateurs.
D’après Pénélope Komitès, l’ancienne adjointe à la Mairie de Paris chargée des Espaces verts, de la Nature, des Affaires funéraires (sic) et de la préservation de la biodiversité puis à la nature en Ville, à la biodiversité, à l’agriculture urbaine, au 31 mars 2020 (fin du premier mandat de la Maire Anne Hidalgo), « nous aurons abattu 15 229 arbres, à 85% pour des raisons phytosanitaires. Ils auront été remplacés au total par 16 897 replantations » détaille-t-elle dans une interview accordée au Parisien en février 2020.
Permis de démolir
Devant la « tombe » de la glycine coupée chez Plumeau, Frédéric, Montmartrois de naissance propose que « cette affaire fasse jurisprudence. Dorénavant, il faudrait que les villes affichent publiquement le projet d’abattre un arbre sur l’espace public et sa raison. Comme pour les permis de construire ».
De son côté, l’actuel adjoint au Maire chargé de la végétalisation de l’espace public, des espaces verts, de la biodiversité et de la condition animale, a fait une mise au point dès le 18 mars 2021. Sur Twitter, Christophe Najdovski assure qu’« un examen attentif a été réalisé par des experts sylvicoles qui ont constaté la mort de cette magnifique plante grimpante. Les élus et acteurs associatifs locaux ont alors décidé de procéder à son remplacement. Elle a été abattue pour qu’une nouvelle glycine soit plantée dès la semaine prochaine ».
Les élus et acteurs associatifs locaux ont alors décidé de procéder à son remplacement. Elle a été abattue pour qu’une nouvelle glycine soit plantée dès la semaine prochaine. Elle est prête et le plus grand modèle possible a été sélectionné. pic.twitter.com/pGMSkopzzC
— Christophe Najdovski (@C_Najdovski) March 18, 2021
Un renouveau que d’autres places, allées, rues et faubourgs n’ont pas eu la chance de connaître.
Ces arbres que l’on abat à Paris
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